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 Conclure une discussion ? 

Faut-il conclure une telle discussion philosophique ? Une conclusion formelle ne viendrait-elle pas désamorcer toute réflexion future, sur le sujet du jour, voire sur d’autres, ce qui est l’inverse de l’objectif poursuivi ? Ne persuaderait-elle pas certains participants de la finitude des thèmes abordés, en les convainquant qu’on peut faire le tour d’un sujet comme ceux qui sont proposés en une simple discussion de quarante-cinq minutes ? Ne serait-ce pas une contradiction formelle de la démarche socratique dont je me réclame, puisque celle-ci est d’essence aporétique, caractérisée par l’impossibilité de conclure, dans un nombre très important de questionnements ?

 

Bref, de mon point de vue, une conclusion est loin d'être indispensable. Mais si on estime qu’il faut en apporter une, alors il paraît évident que, pour être en cohérence avec tout ce qui a été dit plus haut, il importe que ce soit les participants eux-mêmes qui l’élaborent. 

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Les modalités ne manquent pas : 

  • bilan individuel ou collectif, précédé ou non d'une phase de recherche écrite, seul ou par petites équipes ; 

  • rédaction immédiate ou différée d'une synthèse à conserver éventuellement dans un cahier ou carnet de philosophie pour y faire référence plus tard… 

  • réflexion sur des interrogations du type "Avons-nous répondu à la question du jour ?", en insistant sur l'idée qu'on n'entre pas à nouveau en discussion.

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Selon le contexte, j'utilise - ou non - une ou plusieurs de ces possibilités. Je demande également aux participants, aussi systématiquement que possible :

  • ce qu’ils ont pensé de la discussion qu'ils ont vécue ;

  • quel mot, apparu en cours de séance, pourrait être proposé comme point de départ lors d'une séance suivante ;

  • et comment on pourrait améliorer le dispositif global de l’activité.

 

C'est une façon supplémentaire de remettre entre leurs mains ce qu’aucun éducateur ou animateur digne de ce nom n’aurait dû se permettre de leur confisquer.

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