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  Contexte  

Evolution

J'ai été enseignant d'école primaire pendant une quarantaine d'années, et j'ai donc d'abord et majoritairement pratiqué la discussion philosophique avec des enfants et des adolescents. Cependant, je suis désormais régulièrement sollicité pour intervenir face à des publics divers, de tous âges, dans des cadres très variés : médiathèques, centres culturels, associations, etc. (cf. ma page "Bio")

Etat des lieux

La philosophie avec les enfants fait maintenant consensus entre de nombreux professionnels de l'éducation et auprès de bien des parents. L’édition fait la part belle aux collections philo pour les jeunes. Les programmes scolaires français ont, pendant trois ans, fait référence à ce type d'activités, dans le domaine de l'Education Morale et Civique avant de revenir à une prudente recommandation de "débat réglé", sous la pression de l'Inspection générale de philosophie.

En France, ces pratiques ont vu le jour à la fin des années 1990, à l'initiative d'acteurs issus de milieux divers : enseignants, psychologues et psychanalystes, philosophes… Ceci explique probablement la grande diversité des méthodes appliquées. Jusqu'à cette époque, le seul modèle du philosopher en œuvre dans le cadre de l'enseignement officiel avait des caractéristiques spécifiques et discutables : cursus extrêmement réduit dans le temps (une année scolaire), basé quasi exclusivement sur l’écoute d’un cours et s’articulant autour de notions imposées ; prépondérance de l’écrit, lu ou produit par les élèves ; productions (commentaire ou dissertation) soumises à l'appréciation d’un maître ; le tout entièrement dominé par la perspective d'un examen terminal, le Baccalauréat, doté des mêmes caractéristiques, poussées à leur extrême et quasi pathologisées par l’unicité, le côté arbitraire et le caractère déterminant de l’épreuve.

Rupture

Les pratiques de discussion philosophique prennent l’exact contre-pied des habitudes de l'institution, puisque leurs tenants affirment qu'on peut philosopher 10 ou 15 ans avant l’année de Terminale, sans nécessairement définir de programme ni évaluer la qualité de la pensée et de son expression (si tant est que cela soit possible) et en n’ayant qu’un recours modeste voire inexistant à l'écrit.

La conception actuelle de la philosophie par le commun des mortels, en France, est déterminée de bout en bout par le modèle offert par l'enseignement officiel. Mais cet enseignement peut faire l'objet d'une généalogie, indispensable au travail du philosophe. Or, que trouvons-nous ? Le lycée, fondé par Napoléon Premier et la dissertation, instituée sous Napoléon III. Un enseignement indissociable d'une notation, celle obtenue au Bac, mis en place sous sa forme actuelle, lui-aussi, par Napoléon Bonaparte. Ainsi marquée par les préceptes impériaux, qui visaient la reproduction d'une classe sociale dominante, l’immense majorité de nos concitoyens pensent que la philosophie est réservée à quelques-uns (choisis comment et par qui ?), qu’elle s’appuie nécessairement sur des textes (lesquels, et pourquoi ceux-là ?) et qu’elle ne peut advenir qu’en présence d’un spécialiste dûment diplômé, appartenant à un cercle de quasi-initiés qui estiment par ailleurs que le niveau moyen de chaque classe d’âge, dans la discipline en question, ne dépasse pas 8 ou 9 sur 20.

Une influence

Les débuts de ma pratique se sont inscrits dans ce contexte. J’ai moi-même été formé à la démarche du pionnier américain de la philosophie pour enfants : Matthew Lipman. Dans mes premiers essais en classe, je me suis donc largement inspiré de sa méthode. Mais je me suis très vite détaché de cette influence.

La démarche que j'ai mise au point, applicable avec tous types de publics, présente de multiples intérêts : (re)création ou renforcement du lien avec soi-même et avec les autres, y compris dans des équipes au travail ; renforcement de l'appétence pour les questions d'ordre général ; développement de l'estime de soi ; acquisition des modalités de la pensée construite et de l'expression de celle-ci, etc.

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